Quand en 2013 les aultois découvrirent la stratégie de relocalisation élaborée depuis 2010 dans leur dos et se traduisant par un projet de démolition de 80 maisons, alors qu’aucune n’était menacée par l’érosion avant une trentaine d’années, ils se mobilisèrent. L’association Ault Environnement qui était en sommeil fut relancée sur ce sujet. Elle dut passer par la CADA (Commission d’Accès aux Documents Administratifs) puis le tribunal administratif pour que la collectivité soit mise en demeure de lui fournir l’étude qui avait servi de base à la décision de relocalisation (rapport Interland). Elle constata le manque d’analyse multicritères et de calcul approfondi coûts-avantages qui auraient pu permettre une discussion contradictoire sur les choix de gestion du trait de côte.

Les articles de presse témoignent de la forte émotion chez les aultois et de leur combativité. La maire de la commune affirma que ce n’était pas une décision du conseil municipal mais du Syndicat Mixte Baie de Somme Grand Littoral Picard. Elle inscrivit dans son programme électoral 2014 l’objectif de protéger la falaise de l’érosion.

Le projet de démolition tomba à l’eau et le constat fut fait quelques années plus tard, après quelques centaines de milliers d’euros d’études, comme à Lacanau, sur le littoral atlantique, qu’il n’existait pas de solution juridique et financière pour mettre en œuvre ce type de projet.

Le discours public devint double langage, à la fois rassurant de la part de la Maire d’Ault et alarmiste de la part de l’Etat dans le cadre de l’élaboration du PPR (en faisant un amalgame entre les risques humains en cas de submersion marine et en cas d’éboulement de falaise).

 

Menu Dossier Gestion du littoral

ENJEUX DU LITTORAL / RISQUES LITTORAUX / RESPONSABILITÉS / DOCTRINE DE L’ÉTAT 2012/ BATAILLE D’AULT 2013 / PRÉMICES DU REPLI / LOI CLIMAT ET RÉSILIENCE 2021 / DÉBATS À VENIR